Seb Toots
Ville de résidence : Repentigny
Montagne : J’aime bien rider St-Sauveur et Tremblant, mais ma montagne préférée demeure Val St-Côme, là où j’ai mon chalet familial.
Date de naissance : 9 nov 1992
Commanditaires : RedBull, O’neill, Nike, Oakley, Nitro, Empire
Bonjours Seb. Merci pour cette entrevue Zoom entre deux voyages et compétitions. Nous avons pu voir que tu es de retour d’Europe, où tu as profité d’une quantité de neige poudreuse impressionnante. Nous avons aussi appris que suite aux vidéos de parkour que tu as créées, Red Bull a mis en ligne un jeu à ton nom (ici). De plus, tu viens de dessiner un tout nouveau module dans le snowpark de Tremblant (ici). Très cool ces projets. Tu es, et tu te gardes, occupé.
Tu as d’abord appris le snowboard à 9 ans, et ensuite tu t’es rendu au plus haut niveau, soit médaillé d’or aux jeux Olympiques et aux X Games. Comment décrirais-tu tout ce grand passage de ta vie ?
Quand j’étais un jeune snowboarder, je voulais laisser ma marque dans le snowboard et trouver l’attention des commanditaires. Maintenant je veux re-gagner certaines compétitions. Je m’étais fixé un objectif d’aller aux Olympiques et de gagner une médaille, c’est un but que j’ai atteint! Du côté compétition, j’ai rempli beaucoup de mes objectifs que je m’étais fixés.
Multiple succès, Olympiens, des segments vidéos à faire tomber la mâchoire… qu’est-ce que tu vois en avant de toi pour les prochaines étapes de ta carrière de snowboarder ?
Je suis rendu à 28 ans et je vise les prochains JO. Par la suite je vais faire une réflexion sur ce que j’aimerais accomplir de plus au niveau des films. Je désire également pouvoir continuer de laisser ma marque dans le snow et je veux aussi donner en retour pour le sport.
Es-tu libre de choisir ta propre trajectoire ou est-ce que certains contrats de commanditaires t’engagent à devoir tenter de gagner certains événements majeurs ?
Non, je suis libre de choisir. En tant qu’athlète, évidemment il faut faire les bons choix, c’est important. Les agents nous aident par moments à bien choisir, à regarder s’il y aurait aussi un avantage pour la carrière. Ça fait 15 ans que je compétitionne, mes mêmes commanditaires me suivent depuis longtemps et c’est une chose que je suis content.
Dès l’âge de 16 ans, tu as lancé ton brand, ton logo. Depuis, il a été mis en valeur sur des manteaux O’neill et maintenant il est sur un rail que tu as conçu pour Tremblant. Comment vois-tu la suite de l’évolution de ton brand?
Les gens dans le milieu du snowboard ont commencé à me surnommer Seb Toots. Ce nom est resté, ensuite nous avons fait un logo, puis un brand. J’ai eu des produits signature avec O’neill et c’est encore ainsi aujourd’hui. J’aimerais vraiment continuer à faire grandir mon brand. Ça serait cool faire grandir une ligne de vêtement complète Seb Toots au travers de O’neill par exemple. Ou encore de faire mon propre film documentaire sur le snowboard, ou autres projets signature (ex. la vidéo créative de snowboard au mont Royal) avec le brand.
Quand tu choisis une planche, quels critères cherches-tu ?
Je cherche un bon board all arround freestyle twin, un modèle avancé dans sa construction, donc avec du pop et souvent du carbon. Je préfère de loin le normal camber pour le snap et le pop que ça me donne. Il existe une foule de choix de cambrures, mais moi c’est la recette normale. J’aime pouvoir choisir une seule planche pour tout faire avec, ou presque. Pour le flex, ma préférence est pas trop dur, pas trop mou, donc moyen, juste parfait.
Nomme-moi un pro rider avec qui tu n’as jamais ridé et que tu aimerais pouvoir le faire ?
Travis Rice… mais bon j’ai déjà ridé quelques fois avec lui. David Benedeck (des films Robot Food et AfterLame). Je l’ai écouté des tonnes de fois et il a contribué à élever le snowboard avec sa créativité. De plus, j’apprécie le plaisir et le fun qu’il dégage de ses films. Pour moi c’est ça le snowboard.
Le coaching a été un aspect très important dans ta progression vers le sommet. Qu’en retiens-tu?
Comme les snowboarders de ma génération et les précédents, j’ai appris beaucoup par moi-même. J’ai aussi beaucoup ridé avec des gens meilleurs que moi. D’ailleurs c’est un truc que je recommande, allez rider avec des gens encore meilleurs que vous. Ensuite, j’ai travaillé beaucoup avec Max Henault, qui a déjà été pro en snowboard. Il a été mon mentor et j’ai pu le copier. Son coaching a grandi je crois en même temps que j’apprenais avec lui. Il comprenait et voyait le snow d’une façon différente de la majorité des gens. Ça m’a beaucoup aidé. Le coaching dans cette période, en générale, était plus une vibe amicale si je compare avec le coaching d’aujourd’hui. De plus, tous les divers entraînements et les sessions de physio m’ont également beaucoup aidé.
Tu as plusieurs équipes (commanditaires, entrainement, équipe nationale, etc). Qu’est-ce que t’apportent ces différentes équipes?
– Team Canada m’a beaucoup encadré. Mes équipes m’ont organisé mon horaire de vie et de compétition, ils m’ont appris quoi faire et quoi ne pas faire, ils sont avec moi pour mon programme d’entrainement… tout ceci a créé une grande équipe et je me sens bien entouré pour m’aider à gagner.
Comment SnowboardQuebec.com t’a été utile au courant de l’évolution de ta carrière au Québec?
Avec toutes les compétitions. Mon entourage m’aidait beaucoup pour les compés. Le Québec m’a aidé à partir ma carrière. J’aimerais qu’il existe encore autant de compé au QC. Je me souviens que le calendrier était très rempli, tellement que certains weekends nous devions choisir quels événements faire.
Est-ce qu’une compétition comme le Red Bull Natural Selection fait parti de tes futurs projets ?
Oui en effet. Ça rejoint deux côtés attirants pour moi, le côté compétitif et tout l’aspect film et backcountry.
Quand on est pro, existe-t-il aussi des aspects moins positifs? (Ex. est-ce que le transport peu être épuisant, ou peut-on encore participer à des plus petits jams juste pour le fun ou ça devient un peu gênant, etc.?)
En fait, j’adore mon lifestyle. Mon temps est bien organisé, c’est sur, ce qui m’aide. J’aime pouvoir faire aussi des apparitions dans différents événements, de pouvoir redonner au snow. Je reçois une tonne de demandes, ça c’est une partie plus difficile, car je ne peux pas en accepter beaucoup.
Nous t’avons vu gagner plusieurs grands chèques dans de grandes compétitions. Qu’aimes-tu faire de ton argent? Es-tu du type à tout garder, ou tu effectues des placements et investissements stratégiques, ou tu apprécies plus le plaisir de dépenser et profiter à fond?
Je suis quelqu’un qui a toujours été intelligent avec mon argent. Oui j’en garde un pourcentage pour m’amuser, mais le gros est surtout placé dans des investissements. Plus jeune j’ai vu mon père investir en immobilier et j’ai décidé de faire pareil, alors j’investis en immobilier avec mon frère et un de mes amis d’enfance, nous sommes donc trois partenaires.
C’est rendu quoi un « saut moyen » dans une étape de qualification de grande envergure ?
Dans un qualif de big air, je dirais que le minimum à faire comme truc pour passer en finale est un 1440 triple cork, ou même je dirais en 1620. Ouin, lol, c’est rendu là!
Imaginons une année complète sans aucune compétition, mais avec le droit de faire du snowboard dans tes temps libres et à ton rythme… tu choisirais de passer autant de jours sur des gros sauts ou tu maximiserais un autre genre de riding (freeride, split, etc) ?
Je ferais plus de freeride et du street. C’est déjà ce que je fais dans mes temps off, lol. Je pourrais aller me reposer, mais souvent j’ai trop le goût d’aller rider ou d’aller filmer.
Est-ce un plus gros défi de gravir les échelons de son sport ou bien de rester au top?
Je pense que c’est difficile de se rendre à ce niveau, surtout aujourd’hui pour la relève. Mais d’avoir une longue carrière dans le snowboard, de rester au top, de garder ton nom, et que les gens se souviennent de toi… ça, c’est un grand défi selon moi. Et, c’est aussi mon objectif!
Comment gères-tu la pression en général (compétitions, finales, commandites, médias, etc).
Malgré toutes ces années, je suis encore stressé avant une compé. Une personne m’avais déjà dit que le stress m’appartient, ne pas le tasser, mais de plutôt chercher à le comprendre et l’accepter. Je réussis à gérer mon stress.
Existe-t-il une question que tu te fais soit trop souvent poser ?
Je ne la reçois plus autant aujourd’hui, mais je me faisais souvent poser au moins une question qui était reliée au côté bum du snowboard et le côté partys. Personnellement je crois que ce côté existe dans tous les sports à différent niveau, mais peut-être que nous les snowboarders avons juste été très transparent à ce niveau, nous le l’avons jamais vraiment caché.
Comment trouves-tu la relève du snowboard au Québec ?
– Le QC a une belle relève! On est vraiment un bel endroit pour le snow. Le défi actuel selon moi est que les jeunes ont accès à moins de gros jumps, moins de gros snowparks si je compare avec mon temps.
Merci Seb. Très agréable de parler avec toi et je te souhaite bonne chance pour cette semaine!
Crédits photos : Red Bull Content Pool (Mason Mashon, Scott Serfas, Sebastian Marko, Aaron Blatt), et collection personnelle de Sébastien Toutant (Maximise, Sunset Film, Steph Fortier, Ren Rob)
En terminant voici un excellent segment vidéo de 9 minutes.